Le Musée diocésain
Le Musée diocésain est né à la fin du XIXe siècle, dans le sillage de la Société diocésaine d’Art chrétien, quand le chanoine Sosson, professeur d’archéologie au Grand Séminaire, commence à collecter des œuvres venant de diverses paroisses du diocèse de Namur. Dès le début, l’objectif du Musée diocésain est de sauver des œuvres religieuses en péril pour les conserver et les exposer. En 1904, le musée s’installe dans une salle attenante à la cathédrale.
Au gré des dons, acquisitions ou dépôts, la collection du musée s’est enrichie d’œuvres variées : peintures, sculptures, émaux, dinanderies, manuscrits, textiles, verres…
Arrêt sur images
Figures bibliques ou historiques, saintes et saints : c’est toute une galerie de personnages qui se déploie sous les yeux du visiteur. A travers des peintures et des sculptures du Moyen Âge et des Temps modernes, le Musée diocésain montre la variété des images qui ont été créées au cours des siècles dans le monde occidental chrétien. Les œuvres reflètent l’évolution du culte, des pratiques et des croyances.
Mémoire d’un territoire
Les œuvres du Musée diocésain proviennent pour la plupart d’églises situées dans le Namurois. Ces objets ont été donnés ou mis en dépôt au musée, après qu’ils aient perdu leur usage cultuel, ou bien parce qu’il n’était plus possible de les conserver dans leur église d’origine. Parmi ces œuvres en dépôt, beaucoup sont des statues de saints ou de saintes qui faisaient – ou font toujours – l’objet d’une dévotion locale particulière. Ces statues transportent alors avec elles l’histoire d’une collectivité, la mémoire d’un territoire.
Le trésor de la cathédrale
Reflet de l’histoire
Le cœur du musée diocésain est formé par le Trésor de la cathédrale, confié au musée par la Fabrique Saint-Aubain en 1904. Le trésor rassemble les objets de culte les plus précieux de la cathédrale. A travers les œuvres que l’on y découvre, se lit l’histoire de la cathédrale, monument emblématique de Namur : depuis la fondation par les comtes de Namur au XIe siècle, l’arrivée de prestigieuses reliques provenant de Constantinople au XIIIe siècle, la transformation en cathédrale, siège d’un évêque, au XVIe siècle, jusqu’aux conséquences de la Révolution française.
Affirmation du pouvoir
Dès son origine au XIe siècle, le cœur du trésor est constitué par les reliques, fragments de corps de saints conservés dans des reliquaires précieux. Instruments de pouvoir, les reliques étaient utilisées pour augmenter son prestige et asseoir son autorité. Saint-Aubain a pu profiter de l’apport, au XIIIe siècle, des reliques considérées alors comme les plus importantes de la chrétienté : des gouttes du sang du Christ, des fragments de la couronne d’épines et un morceau du bois de la croix de la Crucifixion.
Rendre visible l’invisible
Les objets du trésor se caractérisent par leur préciosité et l’éclat de leurs matériaux. Leur forme ainsi que les matériaux précieux avaient en effet comme fonction de manifester le sacré, de rendre visible l’invisible. A travers les calices, les encensoirs, les chandeliers, les étoffes, il s’agissait d’honorer la divinité et les saints, mais aussi de rendre le culte plus fastueux et de frapper l’imagination des fidèles.