En 2017, l’équipe du musée a constaté que plusieurs œuvres exposées étaient attaquées par des insectes xylophages. Face au risque grave de propagation de l’attaque à l’ensemble de la collection, un traitement s’imposait d’urgence. Ce chantier, qui aura lieu cette année et se déroulera en plusieurs étapes, vient de commencer avec l’intervention de restauratrices.
Les insectes amateurs de bois, comme les charançons, ou de textiles, comme les mites, sont des envahisseurs néfastes pour les œuvres d’art. Les insectes xylophages pondent des larves à la surface du bois, lesquelles se développent en mangeant le bois ; elles creusent des galeries et rongent ainsi progressivement les œuvres. Le musée doit donc être vigilant et réagir dès qu’une attaque est suspectée.
Parmi les très nombreux objets de culte et œuvres d’art en bois conservés au Musée diocésain, plusieurs sculptures vermoulues ont déjà été traitées anciennement, mais les méthodes utilisées se sont révélées insuffisantes, et l’infestation a subsisté. En 2018, la totalité de la collection de sculptures en bois a été examinée par des restauratrices professionnelles. Cela a permis d’évaluer la situation et de dresser un bilan général des opérations à entreprendre. Ce bilan était sans appel : de nombreuses œuvres sont touchées par les attaques d’insectes et doivent être traitées. Celles qui ne le sont pas doivent être traitées préventivement, car un début d’attaque n’est pas forcément visible. En tout, une centaine d’objets, de types et de tailles variés, sont concernés.
Il convenait de mettre en place un traitement en tenant compte des nombreuses contraintes. Un traitement à l’extérieur n’était pas possible, les risques et le coût du transport étant trop élevés. Il fallait aussi que cela soit sans risque pour les personnes, l’environnement et, bien évidemment, pour les œuvres elles-mêmes. Un traitement par anoxie s’est révélé être la meilleure solution. Il s’agit de placer les œuvres dans une poche hermétiquement fermée, où l’on maintient un taux d’oxygène quasiment nul. Cela fait mourir les insectes, quel que soit leur stade de développement ou leur emplacement dans le bois.
Un tel chantier, qui nécessite de déplacer et de manipuler les œuvres, se prépare bien à l’avance. Une première étape, préalable à la désinfection par anoxie, vient d’avoir lieu : il s’agissait de consolider les œuvres pour qu’elles puissent être manipulées sans dommage. Pendant trois jours, trois restauratrices ont travaillé sur des œuvres qui nécessitaient un fixage de la couche de polychromie (la peinture). Les zones écaillées ont été consolidées à l’aide de produits fixatifs, afin d’éviter qu’elles ne se détachent lors des opérations. À présent, les œuvres sont donc prêtes pour la suite du chantier : leur placement dans une poche d’où sera soustrait l’oxygène.
Affaire à suivre dans un prochain article !
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