Trois nouvelles œuvres en dépôt au Musée diocésain

Le Musée diocésain a reçu en dépôt trois sculptures provenant du site de la chapelle de Notre-Dame de Lorette, à Rochefort. Une nouvelle étape dans le parcours déjà mouvementé de ces œuvres. Cette étape n’est que temporaire : espérons que les statues pourront retrouver bientôt une place non loin de leur lieu d’origine, à Rochefort.

Vierge provenant de la chapelle de Notre-Dame de Lorette, Rochefort, Belgique

Les trois nouvelles protégées du Musée diocésain sont une statue de la Vierge Marie, une statue de saint Jean et un Christ gisant. Il s’agit de sculptures en bois polychromé de la fin du 16e siècle ou du début du 17e siècle.

Vierge de Calvaire provenant du Saint-Sépulcre du site de Lorette, Rochefort, Belgique. Statue en bois polychromé.
Vierge provenant du site de la chapelle Notre-Dame de Lorette, à Rochefort (photo (c) KIK-IRPA, Bruxelles)
Saint Jean provenant du site de la chapelle Notre-Dame de Lorette, à Rochefort (photo (c) KIK-IRPA, Bruxelles).

Les trois sculptures proviennent du Saint-Sépulcre du site de la chapelle Notre-Dame de Lorette, à Rochefort. Sous le Calvaire installé près de la chapelle, une grotte artificielle est en effet creusée dans le rocher, pour évoquer le Saint-Sépulcre. Les sculptures étaient installées au fond du sépulcre. Le site de Lorette remonte au 17e siècle, quand s’y installent un carmel puis un ermitage. Dès cette époque, un sépulcre est associé à l’ermitage. Il est probable que les sculptures proviennent de cet ancien sépulcre (le sépulcre actuel date de 1819).

L’histoire matérielle des sculptures reste à investiguer. Ainsi, la posture de la Vierge et de saint Jean montre qu’ils étaient associés non pas à un Christ gisant, mais à un Christ en croix, aujourd’hui disparu ou à identifier ailleurs. Ils formaient ainsi un Calvaire.

Christ gisant provenant de la chapelle Notre-Dame de Lorette à Rochefort, Belgique.
Christ gisant provenant du Saint-Sépulcre de Lorette, à Rochefort (photo (c) KIK-IRPA, Bruxelles).

Les conditions de conservation dans la grotte ne convenaient pas pour les sculptures, qui en ont été retirées en 1965. Depuis, les sculptures ne sont plus exposées, mais elles n’ont pas été oubliées pour autant.

En 1994, les statues sont examinées par l’Institut royal du Patrimoine artistique, à la demande de la Fondation Roi Baudouin.

En 1998, le Christ gisant est restauré par Jeanne-Françoise Theyskens et Pascale Wéry, à la demande de la fabrique d’église de Rochefort et grâce au soutien de la Fondation Roi Baudouin.

Suite à la restauration de la chapelle Notre-Dame de Lorette en 2017, la commune de Rochefort entame une réflexion sur la valorisation du Calvaire et du Saint-Sépulcre. Dans ce cadre, la Province de Namur apporte son soutien à la commune en commandant plusieurs études préalables, dont une expertise des sculptures. La restauratrice Fanny Cayron mène alors une étude stylistique, historique et sanitaire du Christ, de la Vierge et de saint Jean.

En 2019, les sculptures ont été photographiées par l’Institut royal du Patrimoine artistique, et enregistrées sur BALaT, la base de données du répertoire photographique de l’IRPA.

Grâce à l’intervention de la Confrérie de Notre-Dame de Lorette, les trois statues ont fait l’objet d’un traitement de conservation préventive en 2020.

Une fois consolidées, les trois sculptures ont été déposées au Musée diocésain, en attendant un nouvel écrin. L’étude préalable a révélé des caractéristiques techniques et stylistiques très intéressantes, qui mériteraient de faire l’objet d’analyses plus approfondies. Les statues n’ont donc pas terminé de faire parler d’elles !

Venez les admirer au Musée diocésain (ouvert à partir de mai) !

Plus d’infos sur les études de la Province de Namur :

https://www.patrimoineculturel.org/rochefort#

BALaT, répertoire photographique de l’IRPA :

http://balat.kikirpa.be/

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